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Teaser
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Au guichet, l'Humanité se dévoile.
Le guichetier force le client à se dévoiler, si bien que celui-ci joue son propre rôle.
Les timides murmurent, les sûrs d'eux crient.
Les marrants se décarcassent pour trouver de bonnes réparties, et le tristes se plaignent du temps, des retards et des tarifs.
Les gentils se confondent en remerciement et les méchants passent un savon.
Les no-soucy prononcent le nom seul d'une ville de destination et les anxieux enchainent les questions.
Les cyniques prennent toutes les infos au deuxième ou au troisième degré, et les francs innocents prennent toutes les indications au pied de la lettre.
Les apprentis-voyageurs posent les questions les plus bêtes du monde, et les habitués énumèrent, sûrs d'eux, tous les détails et requêtes pour obtenir leur billet habituel, absolument identique à leur précédent et sans doute aussi leur suivant.
Les conventionnels posent des questions plates et les originaux jouent un sketch.
Le long dialogue dans les yeux entre le client et le guichetier fait disparaitre les barrières qu'eux deux tentent de mettre au tout début de l'entretien. Peu à peu, les langues se délient, les traits se dérident. Suivant l'orientation que prend l'entretien, on peut aller très loin dans la direction du cordial comme dans la direction de l'engueulade.
Du côté du guichet, on voit défiler l'Humanité. Tout les types, toutes les origines, toutes les classes de la société viennent visiter le vendeur, et exposent par leurs paroles et leurs gestes le portrait de leur vie et de leurs ancêtres.
Si on aimerait avoir un avis sur l'Humanité, il faudrait le demander à un guichetier.
Il répondrait alors qu'il faut de tout pour faire un monde.
JRV
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