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L'autre jour, j'allai à la Fnac pour me procurer un micro. Perdu dans une forêt de baffles, enceintes, haut-parleurs, casques, écouteurs et autres oreillettes, nulle part je n'en vois.
Je m'informe auprès d'un de ces fameux gilets sans manche, jaune et noir.
"Nous n'en faisons plus ! Il s'en trouvait encore deux modèles l'année dernière, mais ils ont été retirés de la vente en Janvier".
Bien inspiré - je ne sais si c'est qu'on se trouvait au moment du pic de vigilance à 10h30, ou si c'est le solide café que je bus le matin, mais, les idées claires, j'engageai la réflexion suivante :
"Vous ne trouvez pas qu'on nous encourage à n'être que spectateurs, plutôt qu'acteur ?Regardez toutes ces baffles, enceintes, haut-parleurs, casques, écouteurs et oreillettes ! L'homme du peuple est rendu passif par les offices gouvernementaux, qui le submergent de materiel propre à diffuser leur propagande, je ne vois que ça !"
Le vendeur, désarçonné, trouva une de ces parades qui revêtent un semblant de logique, et me sortit une de ces explications tordues que le diable affectionne tant pour tromper son monde :
"Oui mais moi, j'utilise un casque pour faire de la guitare chez moi sans gêner le voisin. Vous voyez bien, c'est être actif que faire de la guitare !"
Je poussai un petit soupir de découragement. Il faut dire que cette mode systématique de prendre des cas particuliers pour en faire des cas généraux commence à me courir sur le haricot. Mais persévérant, je continuais calmement dans ma théorie :
"Allons, Monsieur, les gens se servent bien plus de ces objets auditifs pour écouter de la musique ou regarder des vidéos que pour faire de la musique, n'est-ce pas ?"
Ce damné vendeur trouva alors un autre argument, qui prouva qu'il avait pris sa pilule bleue ce matin, et qu'il était pleinement engagé dans son combat fanatique du gouvernement censureur contre le peuple :
"De toutes façon, si cela est ainsi, c'est que les gens sont plus friands d'audio que de micros. C'est la simple loi de l'offre et de la demande !"
Le Ciel voulut que j'aie le dernier mot.
En effet, notre ami chevalier de la Fnac ne trouva rien à redire lorsque je conclus ainsi :
"Je vous assure qu'ils deviendraient friands de micros si vous leur en présentiez de beaux tout plein, et pas trop chers. La vache mange et finit par apprécier la belle nourriture qu'on lui tend".
JRV
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