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Voici mon commentaire du célèbre poème "Le seigneur sans patrie", de Nietzsche :
De rapides coursiers m’emportent
Sans peur ni doute
Vers d’immenses lointains.
Et qui me voit me connaît,
Et qui me connaît me nomme
Le seigneur sans patrie.
Hardiment ! De l’avant !
Ne m’abandonne pas,
Ma chance, ô toi brillante étoile !
Car je n’ai jamais été lié
À l’espace ni aux heures fugitives,
Je suis aussi libre que l’aigle.
Hardiment ! De l’avant !
Ne m’abandonnez pas,
Ma chance, ô toi gracieux mois de Mai !
Qu’un jour je doive mourir,
Baiser la mort cruelle,
Je le crois à peine.
Faut-il que je descende à la tombe
Et puis jamais plus ne boive
L’écume odorante de la vie ?
Hardiment ! De l’avant !
Ne m’abandonne pas
Ma chance, ô toi rêve multicolore !
Frédéric Nietzsche
--> Il semble que Herr Friedrich Nietzsche, le """"philologue"""" ait été un tant sois peu traumatisé par la mort de son père, victime indirecte de la Märzrevolution allemande de 1848, et qu'il ait été désabusé par les grandes manœuvres sangofères et tapageuses de Bismark en 1870.
Cela l'a sans doute poussé à prendre ses distance avec la patrie.
En fait, le seigneur apatride, c'est un peu lui, au fond.
La lecture du poème me rappelle une discussion que j'avais eu avec frère Antoine du rocher, de son vrai nom Louis Chauvel.
Les forces de la censure républicaine lui ont supprimé sa page Wikipedia. Il disait trop de vérités, certainement.
Frère Antoine est un des seuls ou le seul ermite visitable de France.
J'étais d'accord en tout avec lui, malgré son syncrétisme exacerbé, mais qui s'expliquait par une contre réaction vis-à-vis de l'ancienne rigidité catholique.
Cependant un gros point de désaccord : je soutenais qu il fallait honorer les ancêtres, la patrie, etc, et lui m'exhorter à me "détacher de tout ça".
Ironie du sort, il fut nommé Louis par ses parents, vendéens d'origine, afin d'honorer les Rois de France.
Il s'est extradé de tout ça, et de tout, d'ailleurs. Il n a plus rien et vit sur son rocher depuis 60 ans.
Alors peut-être qu'il faut de tout, des universalistes comme des patriotes, libre à lui d'oublier qui il est, tel Simba le Roi Lion qui s'ignore.
Mais l'histoire du Roi Lion n'aurait pas eu d'écho si Nala n'était pas venu lui rappeler qui il était.
Le problème c'est qu'un monde sans frontière, c'est la cacophonie, comme à l'époque de la tour de Babel.
Donc pour moi, le seigneur sans patrie est peut-être libre, mais ses sentiments et actions se perdent dans le cosmos, ils ne sont pas reportés dans le plan focal image du but de la Vie et de l'Humanité : travailler à la Vigne du Créateur.
J'ai peur que l'apatride finisse comme le capitaine Nemo, perdu au fond de l'océan.
Après, la forme du poème "Ohne Heimat" reste extraordinaire et magnifique, surtout en v.o.
Elle est si scandée, si rythmée, si nostalgique, cette poésie germanique...
JRV
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