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À l'intention de Monsieur Philippe Bouvard, journaliste
Monsieur, Je vous admire beaucoup. J'ai néanmoins été déçu par un paragraphe de votre Bloc-Notes publié dans le Figaro Magazine du 17/18 Juillet 2015.
En effet vous y établissez une différenciation de valeur - presque de compétence - entre Victor Hugo et Alexandre Dumas, en ce que ces deux écrivains ne "boxe[raie]nt pas dans la même catégorie". La façon dont cela est dit rabaisse l'auteur des Trois Mousquetaires dans une mesure que je trouve outrageuse.
Hugo, c'est le tragique, la grandeur, les tréfonds de l’âme, la beauté à l'état pur, le génie poétique, l'amour infini.
Dumas, c'est l'esprit chevaleresque, le panache, le mystère, l'Histoire de France, le génie romanesque, la générosité infinie, l'enthousiasme, la découverte des grandes contrées peu connues.
Effectivement, comme on vient de le voir, les catégories sont différentes, puisque les personnalités sont différentes, mais il n y a pas lieu de classer ces catégories.
Ajoutons que bien plus que Hugo Dumas eut le courage de dénoncer les excès de la révolution.
Pour une simple erreur d'appréciation, je n'en vous aurais pas trop voulu, mais voici que deux lignes en dessous, vous outragez a nouveau un immense auteur !
Émile Zola, puisque c'est de lui qu'il s'agit, aurait eu selon vous le tort d'avoir été "vingt-cinq fois recalé à l’Académie française". Là encore, le ton employé est narquois, et c'est assez exaspérant.
Quand on voit que non seulement les deux écrivains précédemment cités, mais aussi Verne, Balzac, Baudelaire et tant d'autres n'y ont jamais été admis, mais qu'on y croise en revanche des personnalités ineptes comme cette Simone Veil, promouvant pour l'enfant à naitre, et dont on ne veut pas, la solution finale, on peut se permettre de pronostiquer une certaine boue opaque que cette institution aurait dans les yeux, et de douter de sa légitimité. En tout cas est-il certain qu'elle ne saurait être un instrument fiable d’évaluation des écrivains.
L'académie Française d'aujourd'hui n'est plus l'académie française de Richelieu, tout comme le Panthéon n'est plus l'église Sainte-Geneviève. Ces institutions ont été volées et données au diable, il vaut mieux n'y pas être. Et en cela le rapatriement des cendres de Dumas au Panthéon en 2002 fut une infamie. Le voyez-vous, obligé de côtoyer Veil et Voltaire ?
Non vraiment, qu'on renvoie ce pauvre Dumas à Villers-Côtteret. Il aimait tant la ville de son enfance !
Infortuné Dumas... Décrit dans le discours de Chirac comme un farouche et belliqueux républicain, et son père Thomas-Alexandre un participant chevronné des "guerres de la révolution"... On cherchait vraiment à les salire.
Voyez dans les Mémoires de Dumas (lui s'est attelé à son autobiographie avec ardeur, contrairement à Hugo), notemment l'anecdote du "Monsieur de l'Humanité", vous verrez bien que Thomas - Alexandre Davy de la Pailleterie ne pouvait pas blairer les révolutionnaires, il a d'ailleurs sauvé plusieurs partisans du Roi condamnés de la guillotine.
Alexandre Dumas, Émile Zola et moi-même avons vraiment besoin de votre réponse, nous vous demandons des éclaircissements. En renouvelant le témoignage de mon admiration.
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Cette lettre, envoyée à l'été 2015, a reçu une réponse à l'hiver 2016 (!), d'une forme honnête mais sans fond quelconque.
Je peux aller me brosser pour lesdits éclaircissements...
JRV
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