Pages

samedi 4 juillet 2020

#137 - Un vieux débat plein d'enseignements




Il est intéressant de regarder à nouveau, trente ans après, le débat d'entre-deux-tour entre Chirac et Mitterrand (88).
Car le recul nous permet d'établir les constatations suivantes :

- La force du bluff, de l'apparence, la puissance de la caméra, se mettre du botox sur les cordes vocales pour rendre sa voix plus grave, afin de paraître plus sérieux...

- Les références à De Gaulle, alors que Mitterrand fut décoré par la francisque, et en oubliant toutes  les trahisons du général déchu (planque en 14-18, désertion de mi-Juin 40, attaque de Mers el Kebir, attentats contre le régime de Vichy, réhabilitation de la franc maconnerie, réactivation du décret Crémieux, alliance avec les communistes,
épuration d'après-guerre, abandondes Francais d'Algérie, piétinement de la mémoire de l'armée régulière d'Afrique ...).

- Toujours les mêmes thèmes, le méchant Front National brandit en épouvantail, l'immigration incontrôlée, la pauvreté, les classes surchargées, les profs sous-payés...
Rien n'a changé aujourd'hui.

- Toujours ces petites bisbilles qui portent sur des détails techniques, l'on se dispute âprement sur le pourcentage de tel parti secondaire : 11 ou 14 % ? Le déficit d'exportation : 16 ou 18 milliards ? Etc...

- Toujours ces histoires de temps de parole, ah mais il vous reste deux minutes, ah mais non vous avez débordé de trente secondes, etc, les journalistes complètement dépassés, qui coupent la parole...

- Toujours des promesses, des promesses, paroles, paroles, paroles, qui ne seront pas tenues. "Je serai le président de tous les Français", alors que l'homme politique d'un parti ne peut que mener une politique partisane.

- etc...

Néanmoins, il semble que ce débat fut fair-play, il y eut du tempéremment, ce fut un beau combat. Il commence doucement puis s'enflamme peu à peu. Les deux candidats ne se coupent pas trop la parole, la langue est bien maniée, ils se respectent... c'est du haut niveau.
Tout cela en fait un débat vivant, pas comme ceux d'aujourd'hui où tout est truqué, mis d'accord à l'avance, avec une oreillette, etc...

Et bien sûr à la 31 e minute le fameux :

"Ce soir il n'y a pas de premier ministre.
Il n'y a pas de président.
Il y a deux candidats !

- Mais vous avez tout à fait raison monsieur le 1er ministre !"

Silence.
Corbeau croa croa.
Mouche bzzz.
Puis il y a une femme qui se marre dans le public.

...

Enfin !
Les deux candidats sont tous les deux républicains (forcément), ils sont tous les deux antinationalistes, européistes, laïcistes, pour le matraquage fiscal du peuple, ils sont tous les deux (devenus) gaullistes, sont ensemble soumis à la franc-maconnerie, à la finance, aux actionnaires, à Bruxelles... Ce sont les mêmes.
Cette frontale opposition n'est qu'un simulacre de combat pour le pouvoir, cette joute verbale n'est qu'une comédie mise en scène pour faire accroire au peuple qu'il a le choix entre plusieurs politiques de gouvernance.


JRV
Videosjrv@gmail.com



Cet article vous a intéressé ?

Laissez un commentaire !

N'hésitez pas à partager !

Aidez-moi à l'embellir et en écrire d'autres, avec un don Paypal



       
        




1 commentaire:

  1. Autant Mythe errant était faux, manipulateur et méprisant, autant Chirac était sympathique, direct et clair. Chirac n'était en aucun cas anti-nationaliste ni franc-maçon. Il fit des erreurs (dissolution de l'A.N. Suppression du service militaire.) mais ne matraqua pas fiscalement le peuple. Chirac était soutenu par les agriculteurs, c'est une tradition gaulliste (contrairement au monde ouvrier, ces déracinés, traditionnellement de gauche (ou récupérés par la Gauche)

    RépondreSupprimer